« Ni singe ni sage – ou l’éveil de l’homme nouveau »
« Je crois que le singe est plus proche de la vérité que le sage.
Je ne parle pas d’une « vérité ultime » mais de la vérité de ce que nous sommes.
Notre sagesse n’est-elle pas qu’un masque devant le visage torturé de notre humanité toute nue ? Nos principes et nos lois essaient d’étouffer la part d’ombre que nous voudrions croire l’apanage de quelques parias, quelques déviants, alors qu’elle nous habite tous, cachée derrière nos masques d’hommes civilisés.
L’homme qui n’accepte pas sa condition primaire de singe ne peut pas construire de société sage. Accueillir le singe en soi n’est pas un aboutissement mais un passage obligé. Nous ne nous arrêterons pas à la condition du singe mais l’homme nouveau ne peut pas naître du mensonge et de l’ignorance.
Je vous invite à une exploration qui nous conduit au plus près de nous-même, dans l’abandon des masques et le soulagement d’être vrai, dans l’acceptation profonde et aimante de « ce qui est », porté par la simple joie d’être vivant et, par cette mise à nu, d’offrir au monde le meilleur de l’homme. » – Thierry Vissac
Un livre sans concession qui nous invite à renouer de manière pratique avec notre véritable nature et à grandir enfin sur des bases plus saines.
Un extrait de la dernière partie :
Une nouvelle ère
L’homme nouveau surgit de l’ombre où il se dissimulait. Il met un terme au règne des singes costumés, dotés d’un intellect hypertrophié et d’une sensibilité infantile, qui ne savaient exister que par et pour la pensée, l’apparence, et l’oubli de leur véritable nature.
Mais la nouveauté est encore plus radicale que ces mots ne peuvent le dire. L’homme nouveau n’est pas un homme de culte, de rituel ou de pratiques coupés du reste de son existence. Il a sans regret renversé ses autels anciens, héritage préhistorique de ses premières terreurs, parce qu’il a découvert que la totalité des mouvements de la vie sont les véritables rituels vivants (et donc changeants) auxquels il peut s’adonner volontiers, comme témoignage de sa reconnaissance de l’Intelligence de la vie, présente en chaque instant, avec une forme unique, appropriée au lieu et au moment.
Cela signifie très pratiquement que c’est dans le feu de l’action que la conscience brûle les scories de la souffrance. L’homme nouveau ne peut isoler la spiritualité dans le calme relatif de ses méditations et de ses prières. Il ne peut plus regarder sa vie comme une succession d’erreurs et de malédictions (voire de succès) au milieu desquelles il lui était nécessaire de créer des îlots de survie. La spiritualité, si le terme désigne encore quelque chose de sain aujourd’hui, peut s’incarner en lui, descendre au sein même de ses relations après avoir longtemps plané dans des mondes parallèles.
Pouvons-nous prendre le risque de laisser ces mots se dessécher quand nous savons intimement qu’ils viennent nous réveiller ?
Ces paroles ne sont d’ailleurs pas celles d’un prédicateur, elles renvoient à l’Intelligence de la vie, ici, tout de suite. Elles sont celles d’un homme qui a connu la déchirure blessant le cœur, et la joie de découvrir que cette dernière ne s’apaise jamais dans la fuite.
Le temps est venu d’une réconciliation nécessaire dans les cercles spirituels comme partout : l’invitation doit s’infuser dans notre existence, les belles pensées devenir des réalités vivantes, ou il vaut mieux se taire pour toujours. Si nous avons l’honnêteté exemplaire de regarder comment nous avons creusé nous-même, par fuite, par négligence, par inconscience ou par peur, le fossé entre les mots de sagesse et notre existence, nous ne pourrons plus entretenir cette division.
Tous les grands hommes qui ont parlé et écrit dans le passé savaient de quoi ils parlaient. Tous les textes sacrés contiennent également de très belles invitations. Mais nous les avons déclinées continuellement, justifiant que le monde était une erreur, qu’il nous heurtait, que les autres représentaient des dangers permanents dont il fallait se protéger, que nos relations devaient être réparées par l’exigence faite à l’autre de changer, que la vie devait être contrôlée afin qu’elle satisfasse nos désirs. Rien de tout cela n’était pourtant réellement contenu dans l’invitation qui nous est faite depuis l’aube des temps. Nous avons simplement préféré lire les enseignements à travers le filtre de la peur qui nous tient au ventre et que nous n’avons pas eu le courage d’explorer.
Il y a 2000 ans que nous répétons la parole du Christ : « Aimez-vous les uns les autres », et il y a 2000 ans que nous nous méfions de notre prochain, que nous l’éliminons lorsqu’il nous dérange et que nous interprétons presque systématiquement ses attitudes comme des agressions. Le monde spirituel est un gigantesque et pathétique carnaval quand il ne conduit pas à une spiritualité vivante, incarnée, ferment de paix et de joie pour toute relation. Nous ne pouvons vraiment plus nous en tenir à nos belles pensées pieuses et à des futurs meilleurs. A chaque instant, c’est-à-dire ici et tout de suite, dès maintenant, l’amour peut exister.
Disponible uniquement en format PDF
160 pages
ISBN 9782914800082 • EAN : 9782914800082
Édition : avril 2006
Prix de vente public TTC : 5,00 €
Auteur : Thierry Vissac – Dessin © Joël Vissac
© Éditions LPV 1999-2024 – www.la-parole-vivante.com